Comment retrouver une personne âgée disparue ? Un nouveau protocole Maison de Repos-Police fédérale

En Belgique, 1439 disparitions ont été signalées en 2012, soit près de 50 par jour. Parmi elles, figurent 169 personnes âgées de 70 à 99 ans. Neuf d’entre elles restent, à ce jour, toujours introuvables.

La fugue est un phénomène récurrent chez les personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer

Souvent elles partent de leur maison de repos, généralement à la recherche d’un passé lointain, de leur maison natale-seul souvenir encore vif quand le présent s’estompe peu à peu, poussées par le besoin de retrouver un proche, parfois mort depuis longtemps…La fugue est un phénomène récurrent chez les personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer et toujours redouté par les familles et le personnel des maisons de repos, qui tentent de l’éviter par des dispositifs d’alarme, de digicode ou de bracelets GPS, mais personne n’est vraiment à l’abri d’une disparition soudaine.

C’est ce qui a poussé les autorités belges à établir ce nouveau protocole d’accord avec les maisons de repos et de soins :

« On est bien conscient qu’on n’empêchera jamais les personnes âgées de disparaître parce qu’elles ne sont pas privées de liberté et sont libres d’aller et de venir. Elles se mettent malheureusement parfois elles-mêmes en danger, mais le but c’est de réagir le plus vite possible et ça, ce protocole va nous le permettre"  explique sur RTL TV, David Rimaux, commissaire à la cellule des personnes disparues, à la police fédérale.

D’autant que ces disparitions jugées inquiétantes -dès lors qu’elles touchent des enfants de moins de 13 ans ou des personnes âgées handicapées physiquement ou mentalement et nécessitant un traitement-ne sont plus marginales :

"Ce type de fait n’est pas appelé à diminuer de par évidemment la population qui vieillit et l’espérance de vie qui s’allonge. Nous avons de plus en plus de résidents en maison de repos et donc forcément ce type de fait ne va pas diminuer", déclare pour sa part Philippe Dulieu, procureur du Roi de Namur.

Agir vite et bien permet de sauver de nombreuses vies

95% sont généralement retrouvées dans un périmètre de moins de deux kilomètres du lieu de la disparition et dans les heures qui suivent.

Néanmoins, parce que les personnes âgées désorientées se trouvent dans l’incapacité de retrouver leur chemin de retour, l’urgence est d’agir vite, pour éviter le pire : Blessures, déshydratation, hypothermie pouvant entrainer le décès de la personne.

Grâce à ce protocole qui prévoit une fiche signalétique avec photo, consignes de recherche précises, questionnaire détaillé à remplir par le personnel de la maison de repos et à envoyer à la police dans les 20 minutes suivant la disparition, le nombre de cas inquiétants devrait sensiblement se réduire.

Ainsi, pour Anne-Catherine Prud’homme, directrice de la maison de repos les VII Voyes à Vedrin, la signature de ce protocole constitue un réel progrès :

 «C’est positif car désormais nous savons mieux vers qui nous tourner dès qu’une personne âgée disparaît car il y a une personne de référence qui coordonne les disparitions dans notre zone de police.» confie-t-elle sur le site Lavenir.net

«Chaque zone de police de l’arrondissement va avoir sa personne de référence. Ce qui va faciliter les contacts et l’efficacité des recherches», précise Jean Van Doninck du service enquêtes et recherches de la zone de police de Namur.

Une méthodologie qui devra être adoptée rapidement par le personnel des maisons de repos pour rendre ce système vraiment performant. Pour autant, rien ne remplace l’écoute et la vigilance humaines :

« J’ai eu le cas d’un monsieur qui souffrait de problèmes cardiaques et qui voulait aller à un enterrement, explique la directrice de la maison de repos.  Il est parti tout seul. Il s’est vite senti mal. Heureusement, une infirmière l’a vu et l’a fait revenir dans l’établissement.»

Pour en savoir plus sur ce sujet, voir le reportage de RTL TVI : https://www.rtl.be/videos/video/473074.aspx

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